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| | Lucien Morel : La totale | |
| | Auteur | Message |
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Belzy Warumono
Nombre de messages : 1757 Age : 37 Date d'inscription : 29/03/2007
| Sujet: Lucien Morel : La totale Dim 12 Avr - 13:49 | |
| Cet article comporte des descriptions qui pourraient choquer les lecteurs les plus jeunes ou les plus sensibles. ~ Voici donc LE sujet qui vous dévoilera tout sur Lucien Morel, ce qu'il est, ce qu'il fait, passé, présent, future. Sur ce personnages de fiction inspiré de faits et récits qui sont bien réels. Comme précisé dans le titre et au début du sujet, certaines personnes pourraient se voir choquer par le sujet traité aussi vous voilà plus qu'avertis, je ne m'évertuerai pas à faire plus de censure que nécessaire ou à faire des spoilers de toute façon inutiles (on ne vous à jamais dit que la curiosité était un vilain défaut ?) Commençons donc par la fiche original de ce cher Morel que j'aurai le plaisir de compléter une fois de retour chez moi. _________________ Kit : Walter de Hellsing © SOLID & ETC by Miss Belzy Seule la mort, la mienne, me délivrera de la défaite, de la blessure que nous inflige le temps. Forum : ... Date de création : 11 Août 2008 Statut : Inachevé I. Carte d'Identité
- Nom : Morel
- Prénom : Lucien
- Emploi : Antiquaire
- Race : Humain
- Sexe : Masculin
- Âge : 28 ans
- Date de naissance : 12 décembre 1979
II. Biographie
Dernière édition par Belzy Warumono le Mer 18 Mai - 14:56, édité 3 fois | |
| | | Belzy Warumono
Nombre de messages : 1757 Age : 37 Date d'inscription : 29/03/2007
| Sujet: Re: Lucien Morel : La totale Dim 12 Avr - 13:50 | |
| Chapitre III L'âge adulte
Je ne sortirai pas ce soir ; je n'ai envie de voir personne et j'aimerais bien fermer le magasin dès l'après -midi. Il y a quatre ans aujourd'hui que j'ai dû me séparer de Suzanne.
A cette époque, je ne tenais pas encore mon journal mais, à présent, je veux écrire pour le revivre encore le récit de ma rencontre avec Suzanne.
Tout avait commencé sur un mode dramatique, dangereux et dès le début, nous avions été menacés ensemble, l'un par l'autre, l'un pour l'autre. C'était un soir d'automne, très doux, un peu brumeux, où les trottoirs sont glissants de feuilles mouillées. Novembre m'apporte toujours quelque chose d'inattendu bien que préparé depuis toujours. J'étais allé chercher Suzanne au cimetière Montparnasse. Attente. Bonheur anticipé, comme chaque fois. Je savais seulement son nom, qu'elle avait trente-six ans, qu'elle était mariée, sans profession. Très curieux de la connaître. Tout s'effectua normalement et je n'eus aucune peine à la hisser par-dessus le mur ; elle était petite et mince. Je croyais n'avoir à faire qu'une dizaine d pas le long du boulevard Edgar-Quinet pour atteindre la rue Huyghens où j'avais laissé ma voiture mais probablement la brume m'avait-elle induit en erreur, car je m'aperçus très vite être sorti du cimetière bien en deçà du point que j'avais envisagé. Je me hâtais de mon mieux, content que Suzanne fût si légère, quand je crus soudain que mon coeur allait s'arrêter. Deux flics effectuant leur patrouille venaient à ma rencontre. Ils ne se pressaient pas mais me barraient la seule retraite possible ; déjà le grincement atroce des roues me parvenait distinctement. Tenant Suzanne fortement enlacée, je la plaquai contre le mur du cimetière. Par bonheur, elle n'était pas vêtue de ces horribles robes funèbres, mais portait simplement un costume en jersey et des chaussures de ville. Dans l'épouvantable grincement des roues, le faisceau d'une torche électrique toucha nos jambes : celles d'un couple qui s'embrasse. Derrière moi, le monde hostile, les flics, la bêtise, la haine. Devant moi, cette femme inconnue au visage renversé dans l'ombre du mien, cette femme qui s'appelait Suzanne et pour l'amour de laquelle je risquais ma propre destruction. Je crus que l'instant ne finirait jamais, jusqu'à ce qu'une voix qui déjà s'enrouait en direction de Raspail, graillonne un "Ben merde, drôle de décor pour des amoureux..."
Il me fallut je ne sais combien de siècles pour surmonter la paralysie dans laquelle la terreur me figeait - immobilisé comme dans un cauchemar - , me remettre en marche et arriver à ma voiture. Bien que je ne fusse pas assez stupide pour mesurer le prix des choses aux difficultés de leur conquête, je savais déjà que cette épreuve était la contrepartie d'indicibles félicités.
Suzanne... Une petite bourgeoise aux cheveux blonds sagement coiffés, au chemisier à pois sous un costume classique. On lui avait ôté son alliance. A cette heure, son mari la portait, effondré de chagrin - ou peut-être pas - entre les plantes vertes, le buffet et le poste de télévision, quelque part dans un appartement de la rue de Sèvre. Rue de Sèvre... Pont de Sèvre... Elle n'était pas jolie, n'avait même jamais dû l'être, seulement gentille avec son nez retroussé, ses sourcils levés dans un formidable étonnement. Car la mort avait dû la surprendre, peut-etre entre des emplettes au Bon Marché et la confection d'une tarte aux pommes, la faucher d'un coup sec, d'un infarctus ou de quelque autre chose de ce genre. On ne voyait nulle trace de combat ni même d'apaisement, rien. Rien que l'étonnement d'être morte. Suzanne avait une peau douce, des ongles en amande. Lui ôtant son chemisier, je remarquai les aisselles soigneusement rasées. Elle portait du linge de crêpe de Chine, d'une qualité bien supérieure à celle de son costume et j'en conclus une dignité, une pudeur féminine de bon aloi. On voyait à son corps qu'elle l'avait toujours respecté par une sorte d'ascèse, mais une ascèse aimable, civilisée, clémente.
Suzanne... Le Lis... Il y a pureté chaque fois qu'un nouveau seuil est franchi. Elle avait passé celui de la mort.
J'avais dès le premier instant senti ce que Suzanne serait pour moi. Aussi, bien que très frileux, m'empressai-je d'éteindre le chauffage en ce mois de novembre, d'établir ces sournois courants d'air qui réfrigèrent les pièces en un instant et pour bien des heures. Je préparai de la glace, j'éloignai de Suzanne tout ce qui pouvait lui nuire. Sauf moi, hélas !
- Spoiler:
Je revins vers elle, impetient comme un jeune époux. Sa délicieuse odeur de bombyx était juste telle qu'il fallait. Je portai Suzanne sur mon lit. D'une main tremblante, je lui enlevai son soutien-gorge, sa petite culotte. L'attente m'arrachait des gémissements, la tension de mon désir ne me permettait plus de différer l"instant de la possession. Je me jetai sur cette morte charmante et sans même la débarasser de son porte-jarretelles ni de ses bas, je la pris avec une ferveur et une violence que je n'avais, je crois, jamais éprouvées jusqu'alors.
Le matin venu, je descendis chez la concierge, la prier de ne me laisser déranger sous aucun prétexte. J'alléguai un travail urgent et difficile, la restauration d'un tableau très précieux, ouvrage que je n'exécute d'ailleurs jamais moi-même. Elle sembla me croire à demi, malgré l'étrange coup d'oeil qu'elle me lança.
Je m'enfermai avec Suzanne. Noces sans musique et sans bouquet dans ma chambre glaciale où brûlaient les lampes. Je ne répondais pas au téléphone. Une ou deux fois, malgré mon interdiction, on sonna à la porte d'entrée. Le coeur battant, retenant mon souffle, immobile dans le vestibul obscur, j'étais alors prêt à tout pour défendre mon trésor.
J'entourais Suzanne de sacs de glace. Je passais souvent de l'eau de Cologne sur son visage merveilleusement intact, si l'on excepte cette lueur grasse qui s'attache aux pommettes et ce pincement délicat qui affine le nez des morts. Trois jours après son arrivée, Suzanne oiuvrit soudain la bouche, comme pour dire quelque chose. Elle avait de jolies dents régulières. Ne disais-je pas que les morts ont toujours des surprises à faire ? Ils sont si bons, les morts...
Pendant quatorze jours, j'ai été indiciblement heureux. Indiciblement mais pas absolument car, pour moi, jamais la joie ne vient sans chagrin de la savoir éphémère, tout bonheur porte le germe de sa propre fin. Seule la mort, la mienne, me délivrera de la défaite, de la blessure que nous inflige le temps.
- Spoiler:
Avec Suzanne, j'éprouvais tous les plaisirs sans les épuiser. Je la couvrais de caresses, je léchais tendrement son sexe, je le dévorais avec avidité, je m'y plongeais et m'y replongeais sans cesse, lorsque je ne préférais pas les délices de Sodome. Alors Suzanne laissait entendre un léger sifflement qu'on eût dit admiratif ou gentiment ironique, un souffle qui semblait ne pas vouloir finir, une douce plainte prolongées : Sssss... S comme Sèvres...
Suzanne mon beau Lis, la joie de mon âme et de ma chair, se marbrait de plaques violâtres. Je multipliais les sacs de glace. J'aurais voulu garder Suzanne toujours. Je la gardais presque deux semaines, dormant à peine, me nourrissant de ce que je trouvais dans le frigidaire, buvant trop parfois. Le tic-tac des pendules, le craquement des boiseries avaient adopté une qualité particulière, comme chaque fois que la Mort est présente. Elle est la grande mathématicienne qui rend leur valeur exacte aux données du problème.
Au fur et à mesure que le temps passait, que la poussière posait un voile cendreux sur toute chose, augmentait mon désespoir de devoir quitter Suzanne. Les idées les plus folles me venaient à l'esprit. 'une d'elle, surtout, ne me quittait plus. J'aurais dû, me disais-je, enlever Suzanne à l'étranger - mais où ? - dès le premier soir, vant même d'en avoir fait ma maîtresse. Je l'aurais fait embaumer et j'aurais pu ne jamais m'en séparer. C'eût été le bonheur. Au lieu de quoi j'avais été fou, fou et mauvais, je n'avais pas eu la sagesse de surmonter et de différer mon désir, j'avais perdu par la grossièreté de mon sexe un corps qui toujours aurait pu réjouir mes sens et mon coeur. Maintenant, il était trop tard, je ne pouvais plus faire embaumer suzanne. Le repentir et la douleur me serraient dans un épouventable étau. Mais à peine m'étais-je dit qu'il était trop tard et que j'avais tout gâté, que je me précipitais de nouveau aux pieds de ma maîtresse, couvrant de baisers ses jambes où déjà le duvet rasé commençait à repousser. Le désir me saisissait encore plus fort que ne l'avait fait le chagrin et bientôt je me retrouvais enlacé à Suzanne, ma bouche sur sa bouche, mon ventre sur le sien.
La passion, le chagrin m'avaient envahi à tel point que je ne me baignais plus, ne me rasais plus et les miroirs me renvoyaient l'image d'un homme livide, hirsute, aux yeux caves bordés de rouge. Assis au chevet de Suzanne, une bouteille pret de moi, enveloppé dans des lainages pour lutter contre le froid, j'imaginais me trouver dans mon propre tombeau. Les bruits du dehors parvenaient à peine jusqu'à moi, ne traversaient presque plus les rideaux tirés : parfois seulement, le tonnerre d'un poids lourd ou le son clair des poubelles tirées à l'aube sur le trottoir.
Le dernier soir, j'ai lavé Suzanne, je lui ai remis son linge fin, son costume bourgeois, que deux semaines plus tôt je lui avais retirés dans l'euphorie. Entourée d'un plaid, je l'ai portée jusqu'à la voiture. Suzanne verte, Suzanne bleue, déjà habitée, je crois. Au moment où je la laissai glisser dans la Seine, je poussai un cri que j'entendis résonner, comme venu d'une autre planète. Il me sembla qu'on m'arachait le coeur.
La Seine avait accueilli son corps, pendant deux semaines saturé de ma sueur et gorgé de ma semence, ma vie, ma mort, mêlées en Suzanne. En elle, j'entrai dans l'Hadès, avec elle, je roulai jusque dans les limons océaniques, m'enchevêtrai dans les algues, me pétrifiai dans les calcaires, circulai dans les veines des coraux...
Rentré chez moi, je me jetai sur un lit qui sentait la charogne. Je m'endormis d'un seul coup, brutalement saisi par un sommeil mortel, bercé par les mêmes flots noirs - mare tenebrarum - qui berçaient Suzanne, Suzanne mon amour.
III. Caractéristiques
- Apparence Physique : Mon tailleur - un tailleur qui a conservé les manières dévotes de l'ancien temps et qui me parle à la troisième personne - n'a finalement pas pu s'empêcher de me suggérer une garde-robe moins morose. "Car, si élégant soit-il, le noir fait triste." C'est alors la couleur qui me convient, car moi aussi je suis triste. Je suis triste de toujours devoir me séparer de ceux que j'aime. Un instant je porte mon attention sur la glace où j'observe mon reflet, je soutien mon propre regard sombre sans pouvoir dissocier ma pupille de mon iris. Je remarque une mèche égarée et la remet sagement dans ma chevelure aussi sombre que mes yeux. Sous la lumière de la boutique, mon teint semble encore pus pâle que d'habitude, je le suis de nature et les vêtement noirs accentue cet effet le plus souvent. Le tailleur me sourit dans le miroir. Cet homme croit connaître mon corps parce qu'il sait comment je place ma virilité dans le pantalon et parce qu'il a découvert avec étonnement que les muscles de mes bras sont anormalement développés pour ceux d'un homme de ma profession. S'il savait quel usage je fais de cette virilité, dont il a noté dans son carnet que je la porte à gauche...
A terminer
- Caractère : ...
IV. Autres
- Rêve, Ambition : Que les morts soient éternels
- Cauchemar, Phobies : Etre détruit par mon secret
V. Facultatifs
- Signes particuliers : Ce qui marque les gens en général, c'est le fait que je sois toujours vêtu de noir et le contraste avec mon teint pâle.
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